Ce petit secteur à deux pas de Barbès (XVIIIe arrondissement), théâtre de tous les trafics, a intégré le dispositif Quartier de reconquête républicaine. Une nouvelle tentative pour le rendre à ses habitants.
(…) Un « enfer » quotidien selon ses habitants. « Un quartier aux points de difficulté majeurs » dans la bouche même des élus locaux.
(…) Dans l’épicentre de la zone, place de La Chapelle, c’est le ballet frénétique des vendeurs de cigarettes à la sauvette, qui cachent leur marchandise dans chaque recoin, même dans les pieds d’arbres. « Ils sont très agressifs, se désole Emeline, une riveraine. Et l’espace public est totalement envahi à certaines heures. Plus encore quand les marchés de la misère s’installent sur la place les mercredis et samedis. Même le square Louise-de-Marillac est occupé par des groupes d’hommes, marginaux ou trafiquants, jour et nuit… Plus un enfant n’y joue. Le simple fait de circuler, surtout quand on est une femme, relève de l’exploit ».
(…) « En quelques années seulement, ce qui était un îlot de tranquillité est devenu une zone de non-droit, où l’activité criminelle croît et se durcit », détaille Loïc Guezo, le président de l’association Demain la Chapelle.
(…) « Pas un jour sans incident, déplore un riverain. Le quartier est devenu totalement anxiogène, les toxicomanes s’injectent sous nos yeux, alors même que la salle est ouverte et pourrait les accueillir. Ici, les commerces ferment un à un… Comment garder une clientèle dans un tel environnement ? ».