Alors qu’il sort un livre sur Clovis, Philippe de Villiers compare la chute de la civilisation romaine à la situation actuelle.
« Il y a des correspondances étranges. Mon livre est à double lecture. Nous vivons peut-être la fin d’une civilisation, la nôtre. C’était la civilisation romaine. » C’est le constat que fait Philippe de Villiers. Alors qu’il sort un nouveau livre, Le Mystère Clovis, « Clovis est le premier mur porteur sur lequel on peut poser la main », l’ancien président du conseil général de Vendée se livre à un exercice de correspondances.
“Il y a deux points communs entre la déliquescence de l’Empire romain et notre propre décrépitude, explique Philippe de Villiers au Figaro. À un moment donné, la noblesse sénatoriale romaine (…) ne considère plus le limes, la frontière de l’Empire, comme une urgence à sécuriser. À partir de cet instant, il n’y a plus de différence entre les citoyens et les étrangers. En perdant le limes, Rome va perdre sa fierté, et affaiblir sa capacité à se défendre. Quand il n’y a plus de frontière, l’identité se dilue. »
Pour l’ex-eurodéputé, le deuxième point commun concerne « la paresse qui abandonne les terres aux Barbares » explique-t-il. Philippe de Villiers fait une analogie avec l’arrivée de migrants que connaît l’Europe aujourd’hui. « Notre classe politique ne semble toujours pas comprendre la nécessité de la frontière. On installe, avec leurs mœurs et leur religion, les nouveaux barbares sur des portions du territoire français, au risque de préparer ce que François Hollande avait appelé la partition. (…) La physionomie de la France d’aujourd’hui, où des Français du commun renoncent à aller et venir dans certains coins de France par prudence (…), est désormais celle d’une marqueterie de frontières qui ont migré à l’intérieur alors que des espaces d’extraterritorialité islamique se multiplient, où la charia est une tentation. »
Mais le constat de Philippe de Villiers n’est pas complètement pessimiste pour autant puisqu’il rappelle que, « cinq ans avant que Clovis n’accède au pouvoir, toutes les élites sont absolument désespérées. (…) Pour un tel sursaut, il faut deux conditions : un mouvement d’idées et un petit reste d’élites visionnaires. (…) Le mouvement d’idées est là, mais les élites visionnaires manquent à l’appel ». Philippe de Villiers en est sûr : « L’avenir, c’est la postmondialisation, le retour aux valeurs simples, aux ancrages, aux terroirs, aux voisinages affectifs, aux retrouvailles avec le temps long, à la transcendance. »