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En Russie, un hommage national aux victimes des purges politiques et de la terreur stalinienne a eu lieu lundi. Des milliers des personnes se sont rendues sur la place Loubianka à Moscou, pour une cérémonie empreinte d’une grande émotion. Un rassemblement annuel organisé par l’ONG Memorial, une ONG qui reproche aux autorités russes d’entraver les recherches et le travail de mémoire sur la période stalinienne.

Les uns après les autres, ces anonymes prononcent le nom d’un proche ou d’un inconnu emporté par les purges, fusillé ou déporté au Goulag, comme ce fut le cas de l’arrière-grand-père de Natalia, une jeune moscovite emmitouflée dans son manteau.

« Quand j’ai dit son nom, j’ai eu envie de pleurer et j’ai encore envie de pleurer, confie-t-elle. Je me suis sentie comme écrasée. Il n’y a plus rien à faire pour les aider, alors au moins j’ai prononcé leurs noms. »

Agenouillé au centre de la place, une fleur à la main, Valery se souvient de l’un de ses oncles déportés à l’époque soviétique, comme plusieurs membres de sa famille : « Si nous oublions ces gens alors nous acceptons tout ce qui s’est passé à l’époque. Mais tant que nous nous souvenons, nous avons une chance que quelque chose puisse encore changer », dit-il.

(…)

Au sein de l’ONG Memorial, qui organise tous les ans cette cérémonie, on déplore les entraves qui sont posées par les autorités actuelles, à ce difficile travail de mémoire. Et l’on pointe les difficultés croissantes pour accéder aux archives des services de renseignement, des archives qui sont pourtant devenues la principale source d’information pour les descendants des victimes.

Rfi (Daniel Vallot)

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