Plus d’un an après la pétition des femmes qui se déclaraient indésirables voire harcelées dans l’espace public, leur quotidien ne s’est pas amélioré dans cette partie du XVIIIe arrondissement de la capitale.
« Désormais, notre quartier est abandonné aux seuls hommes : plus une femme dans les cafés. Pas un enfant dans le square Louise-de-Marillac. Certaines d’entre nous se terrent chez elles. ». Au mois de mai 2017, à l’initiative de l’association SOS La Chapelle, un groupe d’habitantes du quartier Chapelle-Pajol avait rédigé une pétition, rapidement devenue virale, intitulée « Les femmes, une espèce en voie de disparition au cœur de Paris ».
(…) Elsa *, une trentenaire, était l’une des signataires de la pétition. Depuis, elle a maintes fois envisagé de déménager, sans avoir eu la possibilité de le faire : «La situation a empiré. Forcément, puisque ces hommes sont de plus en plus nombreux. Comme bien d’autres, j’ai renoncé à prendre le métro à La Chapelle, à traverser la place… Même au pas de course. Entre les remarques sexistes ou graveleuses, les frôlements, les regards désagréables et la peur d’une agression, j’ai capitulé. Et ne parlons pas des cafés : il n’est pas inscrit Interdit aux femmes sur la devanture, bien sûr, mais qui s’y risquerait ? La police est plus présente, c’est vrai, mais les bagarres sont aussi de plus en plus nombreuses et violentes. J’ai l’impression que ces trafiquants ont gagné la partie : ils ont pris possession des lieux. »
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crédit photo : Le Parisien