Selon une note de la Chancellerie, leurs réseaux sont particulièrement actifs dans le cambriolage, la drogue et le trafic de migrants. Les mafieux albanais espèrent bien profiter un jour de l’adhésion, programmée, de l’Albanie dans l’Union européenne pour développer en France leurs activités.
À en croire un récent document du ministère de la Justice français, l’enjeu est de taille. La synthèse de la Chancellerie souligne que les criminels albanophones (venus d’Albanie, du Kosovo, de Macédoine ou déjà implantés en Europe occidentale), « dont l’implantation s’est accentuée depuis 2010 », se sont d’abord installés « en Île-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que le long des frontières orientales du pays » où ils disposent de relais dans les pays voisins (Allemagne, Italie, Suisse…). En France, ces groupes concentrent leurs méfaits sur trois principaux secteurs: les cambriolages, la drogue et le trafic de migrants.
Côté cambriolages, qui flambent « depuis 2013 », note le document, « cette activité se commet de manière sérielle, selon un mode opératoire spécifique, consistant à ne voler que les bijoux et la monnaie fiduciaire ». Les résultats sont impressionnants: entre novembre 2017 et octobre 2018, 5 Albanais ont ainsi commis 98 cambriolages dans onze départements de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie pour un butin estimé à 423.000 euros. L’activité est tellement juteuse que « les groupes criminels albanais qui, depuis longtemps, dirigent le trafic d’héroïne sur la zone frontalière franco-suisse, se sont reconvertis dans le cambriolage à grande échelle ».
La drogue demeure un autre point fort. Avec des surprises : en mai, un demandeur d’asile était condamné à Lyon pour avoir transformé son logement social en laboratoire d’héroïne. L’intéressé a dit avoir agi à la demande d’un compatriote et vouloir aider son père malade resté en Albanie…
Troisième et dernier « domaine d’expertise »: le trafic des immigrés clandestins du Kosovo ou d’Albanie, « notamment à destination de la Grande-Bretagne ». Avec des réseaux très bien organisés : faux documents italiens ou grecs fournis par les groupes mafieux, passage par la Suisse puis acheminement via la Savoie et la Haute-Savoie « par voie terrestre, notamment à destination de Paris puis des Hauts-de-France ». Une fois arrivées dans le nord de la France, les filières albanaises facturent « les passages entre 1.500 et 5.000 euros ». Avec « des alliances d’opportunité qui se sont peu à peu créées entre les réseaux, les filières vietnamiennes faisant régulièrement appel aux structures irako-kurdes ou albanaises aux fins d’acheminement des migrants dans les derniers kilomètres »