Après des décennies d’injonction au défrisage et de canons de beauté édictés par les Blancs, elles sont de plus en plus à affirmer leur identité en laissant leurs cheveux au naturel. Pas si facile quand on trouve en France peu de produits ou de coiffeurs spécialisés.
« C’est un souci permanent de vivre dans un pays qui nous donne le sentiment qu’on n’existe pas parce que rien n’est pensé pour nous, ni les pansements, ni les coiffeurs, ni les fonds de teint. » (Rokhaya Diallo) .
Elle en a un peu marre qu’on ne lui parle que de ça. Juliette Sméralda est sociologue, enseignante et chercheuse à l’université des Antilles, pôle Martinique. Depuis qu’elle est venue présenter en 2005, au Salon Boucles d’Ebène à Saint-Denis (93), son livre « Peau noire, cheveu crépu. L’histoire d’une aliénation », elle a beau avoir des tonnes de choses à dire sur l’immigration indienne ou sur le rapport au sucre aux Antilles, on la sollicite, on l’invite, on lui demande conseil et pourquoi la peau noire ceci ou les cheveux crépus cela… Treize ans que les questions et les témoignages fusent partout où elle va.
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