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Trois millions de volontaires ont été soumis à des dilemmes auxquels pourraient avoir à faire face les futurs véhicules autonomes, dessinant un véritable portrait moral de l’humanité.

« Je me souviens avoir reçu un e-mail d’un monsieur très en colère: la première question qui lui avait été posée était: “Préférez-vous tuer un sans-abri ou deux chiens?” Cette personne trouvait abominable que nous ayons pu imaginer une telle question… » Le scénario macabre n’est pourtant pas né dans la tête d’un chercheur. La Moral Machine, un programme mis au point pour tester des choix moraux, l’avait généré toute seule. Cette Moral Machine est une plateforme expérimentale en ligne et au centre d’une étude. Objectif : explorer la façon dont tout un chacun tranche les dilemmes moraux auxquels pourraient avoir un jour à faire face les véhicules autonomes.

(…) Autre enseignement tiré de l’étude : les choix moraux sont moins influencés par les caractéristiques personnelles des répondants (sexe, âge, croyant ou non, orientation politique…) que par le type de culture dans laquelle ils baignent. Trois régions du monde se dessinent : les pays occidentaux (qui préfèrent épargner les humains, surtout s’ils sont nombreux, mais aiment aussi… ne rien faire) se distinguent des pays de culture musulmane (Indonésie, Pakistan, Arabie Saoudite…) ou marqués par le confucianisme (Japon, Taïwan…) : ces derniers privilégient nettement ceux qui respectent les règles, mais pas spécialement les enfants. Inversement, le groupe « pays du Sud » (essentiellement l’Amérique centrale et du Sud, ainsi que… la France et les territoires qu’elle a autrefois contrôlés!) épargne plus volontiers les femmes, les jeunes et les personnes de haut statut socio-économique.

Les décisions prises ne sont donc pas du tout les mêmes selon que l’on appartient à une culture qui valorise le groupe ou plutôt l’individu seul.

(…) Le Figaro

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