Guillaume Jeanson regrette que le ministre de l’Intérieur fraîchement nommé témoigne déjà, dans ses propos, de sa méconnaissance des facteurs de la délinquance. Au contraire, selon l’avocat, le manque d’ambition de la politique carcérale du gouvernement affaiblit la crédibilité de la justice.
Guillaume Jeanson est avocat au barreau de Paris, et porte-parole de l’Institut pour la Justice.
«Je suis intimement convaincu que mettre en prison un jeune homme pour une première faute n’est pas la bonne solution parce que je crois que la prison est criminogène».Jusqu’à ces quelques mots prononcés sur RTL, l’entrée en fonction du nouveau ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, s’était à peu près déroulée convenablement. Était-ce grâce à l’appui précieux de Laurent Nuñez, Secrétaire d’État nommé à ses côtés, réputé fin connaisseur de ces sujets que le nouveau ministre ne feignait pas même, quant à lui, de connaître?
Certes, le discours méritait tout de même quelques ajustements. La surenchère policière vendue comme un curieux remède à l’autorité bafouée du corps enseignant en avait ainsi étonné légitimement plus d’un. Elle n’était pas sans rappeler ces curieuses velléités sécuritaires qui s’emparent sporadiquement de ces «marcheurs» que l’actualité échaude parfois plus que de raison. Ainsi de l’annonce de cette proposition de loi qui prétendait purement et simplement criminaliser le mauvais goût, en sanctionnant la «glottophobie», cette nouvelle forme de discrimination basée sur les accents régionaux, en réaction à l’accent moqué niaisement par Jean-Luc Mélenchon. Une annonce commuée depuis par le JDD en simple «blague», malgré les dénégations, rapportées par l’Express, de la députée de Paris à l’origine de cette idée saugrenue qui continue néanmoins à défendre le sérieux de sa démarche…
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