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La pauvreté angoisse un nombre grandissant de Français : selon le baromètre annuel d’opinion du ministère des solidarités et de la santé, un quart des ménages interrogés en 2015 craint de devenir pauvre dans les cinq ans, une inquiétude qui se diffuse dans les classes moyennes.

Isabelle, 55 ans, chez elle à Berteaucourt-les-Dames (Somme), le 4 novembre. Elle perçoit 484,82 euros de RSA. « On m’a décelé une ostéoporose et conseillé de manger du fromage et des produits laitiers, avec quoi je peux les acheter ? Du fromage une fois dans le mois, et fini. Demain, je vais payer mes factures, il me restera 230 euros.» […]

La pauvreté et le mot « pauvre » ont fait irruption dans le débat public, balayant les précautions oratoires comme « populations défavorisées », « précarité », « vulnérabilité » ou « exclusion sociale », comme si elle concernait désormais beaucoup plus de monde, notamment les classes moyennes.

Cinq millions de personnes, soit 628 000 de plus qu’en 2006, vivent aujourd’hui avec moins de 855 euros par mois (chiffres 2016), soit la moitié du revenu médian. Un critère que Louis Maurin préfère à celui choisi par l’Union européenne, de 60 % de ce revenu médian, soit 1 026 euros par mois : «Il cerne mieux la situation de privation et n’amalgame pas des situations trop différentes», estime-t-il. […]

Le Monde

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