L’onde de choc provoquée par la mort de Kateryna Gandziouk, dimanche 4 novembre, continue de secouer l’Ukraine. Avant ses funérailles, organisées mercredi dans sa ville natale de Kherson, dans le sud du pays, la mort de Mme Gandziouk, une militante anticorruption qui dénonçait les malversations de la police, occupait l’essentiel des actualités télévisées et des conversations. D’autres attaques contre des activistes, survenues dans le passé, n’avaient pas eu le même retentissement.
« Peut-être que nous avons sous-estimé combien les choses étaient graves », écrivait mardi matin sur les réseaux sociaux l’une de ses collègues activistes, comme si la sidération provoquée par ce décès brutal, trois mois après l’attaque contre Mme Gandziouk, pouvait servir d’électrochoc à l’ensemble du pays.
Kateryna Gandziouk, 33 ans, a été attaquée le 31 juillet à proximité de son domicile de Kherson. Un inconnu l’avait aspergée d’un litre d’acide sulfurique, brûlant 40 % de son corps. Durant les trois mois où elle est restée hospitalisée, consciente la majeure partie du temps, les médecins ont mené onze opérations pour remplacer des morceaux de peau. Elle est morte dimanche d’un accident vasculaire.