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(…) Dans la préface de votre livre, vous écrivez : «C’est fini le temps où l’homme blanc hétéro était le seul à pouvoir décider de ce qui était bon en bouche…», est-ce vraiment le cas ?
La blague est un peu crue mais oui. Pendant longtemps, je crois que l’on a vécu dans une sorte de dictature et qu’elle est en train de tomber. Certains hommes le prennent bien, d’autres s’accrochent à leurs sièges de roi. Même Anne-Sophie Pic (seule femme chef trois étoiles au monde, NDLR), me confiait qu’elle avait très peu de conversations «technique» avec ses confrères. Alors que beaucoup auraient à apprendre d’elle. Que l’on soit bien clair : on ne veut en aucun cas leur prendre leur place, on veut simplement agrandir la table. Autre exemple frappant : si je vous dis gastronomie indienne vous me répondez, Gaggan Anand. Sauf qu’en Inde, qui cuisine à 90 % du temps ? Des femmes. C’est dommage qu’il n’y ait aucune figure féminine gastronomique indienne connue planétairement.

Mais il est assez rare que les femmes chefs aient un discours féministe…
C’est vrai et je l’ai pour elles ! Je pars du principe que c’est en disant qu’il y a une révolution qu’on la créée. Le rééquilibrage est en train de se faire mais pour que cela change réellement, il faut se mobiliser. Un challenge, qui nous concerne tous et toutes. Et qui commence par l’éducation. Il faut montrer aux petits garçons qu’eux aussi, plus tard, devront se faire à manger et que ce n’est pas le rôle de leurs épouses.

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