Un pays sur deux n’atteint plus le seuil de 2,05 enfants par femme nécessaire au renouvellement de la population. Une bonne nouvelle… pour l’environnement. Et pour les migrants.
Fini le baby-boom mondial de 1950, quand les femmes donnaient naissance à 4,7 enfants, en moyenne. En 2017, le taux de fécondité a plongé à 2,4 selon une étude publiée dans The Lancet par l’Institut de métrologie et d’évaluation de la santé (IHME) de Washington. Cette « chute colossale » cache de profondes disparités : les taux continuent de croître dans plusieurs pays d’Asie et d’Afrique.
La situation est-elle critique ?
C’est inédit : un pays sur deux n’enfante plus assez pour assurer le renouvellement de sa population. Dans 91 États, surtout en Europe et en Amérique, le taux de fécondité se situe sous le seuil critique de 2,05 bébés par femme. Une situation inconnue en 1950.
Est-ce plutôt bon signe ?
L’appauvrissement du sperme, lié aux pollutions, n’explique que « très marginalement » ce déclin, selon les chercheurs. La baisse de la fécondité traduit surtout une amélioration des conditions de vie, observe Ali Mokdad, de l’IHME : « Plus une femme passe d’années à l’école, plus elle retarde ses grossesses et réduit leur nombre. » Plus elle a accès aux méthodes de contraception, aussi.
De même, « plus un pays devient riche, moins on constate de mortalité due aux maladies infectieuses ». La chute de la mortalité infantile induit systématiquement une baisse de la natalité ; les familles n’ayant pas les moyens d’élever plus d’enfants.
Rassurant pour la planète ?
Oui, les ressources de la Terre n’étant pas illimitées. (…)
L’immigration comme salut ?
Il y a plus de monde sur Terre, mais pas partout. « Certains pays seront très vite aux prises avec un déclin démographique », note sur la BBC Christopher Murray, de l’IHME. Des plans pour relancer la natalité ont fleuri ces derniers mois en Chine, au Canada, au Japon, en Italie et en Hongrie…
Pour le Pr Murray, le salut viendra de l’immigration. Ou du moins de la capacité des sociétés vieillissantes à intégrer de jeunes travailleurs étrangers, qui financeront les retraites et les soins des plus anciens, avant de fonder à leur tour une famille… Une future génération de contributeurs.