(…) Les femmes blanches représentent l’un des plus grands blocs électoraux du pays et l’un des groupes démographiques les plus divisés et les moins cohérents sur le plan idéologique. Aucune autre race ni aucune autre minorité sexuelle n’est autant divisée. Il y a une bataille pour l’âme de l’Amérique, entre la cruauté raciste de Trump et de ses partisans et une vision d’inclusion, de justice et de décence transmise par une coalition de gauche de plus en plus diversifiée. Une grande partie de cette bataille se déroule dans le cœur des femmes blanches, la gauche espérant que de plus en plus d’entre elles rompent avec leur loyauté historique envers la suprématie blanche et adoptent un modèle plus modéré et plus durable pour l’avenir.
(…) Qu’est-ce qui ne va pas avec les femmes blanches ? Pourquoi la moitié d’entre elles votent si régulièrement pour les républicains, alors même que le parti républicain se transforme en une organisation monstrueusement laide ?
La réponse la plus probable semble être que les femmes blanches votent pour les Républicains pour la même raison que les hommes blancs : parce qu’elles sont racistes. Trump, avec ses rassemblements bruyants et son style combatif et boursouflé, a offert à ses partisans l’occasion de savourer le plaisir d’être cruel. Il est probable que les femmes blanches qui ont voté pour lui en 2016, et qui voteront à nouveau pour lui en 2020, trouvent ce sadisme raciste satisfaisant.
Tribune libre de l’écrivain Moira Donegan publiée dans (…) The Guardian
C’est devenu une sorte de sombre rituel de soir d’élections : évaluer les sondages de sortie des urnes et voir que les électrices blanches ont massivement apporté leur soutien aux candidats républicains conservateurs de sexe masculin. Encore une fois. Elles l’ont fait pour le président Trump, qui a remporté environ 53 % des votes des femmes blanches en 2016.
Mardi dernier, lors élections de mi-mandat, en Géorgie, on estime que 75 % des femmes blanches – plus encore que les hommes blancs – ont voté pour le républicain Brian Kemp, qui est passionnément pro-vie, contre Stacey Abrams, une fervente protectrice des droits des femmes en matière de reproduction, que 97 % des femmes noires ont soutenue.
Au Texas, 60 % des femmes blanches ont voté pour le sénateur républicain Ted Cruz, partisan du président Trump, plutôt que pour le démocrate Beto O’Rourke, qui se consacre à améliorer la santé des femmes. (94% des femmes noires ont soutenu O’Rourke.) Les chiffres sont semblables en Floride, où 51 pour cent des femmes blanches ont voté pour le républicain Ron DeSantis.
White women:
76% Kemp
59% Cruz
51% DeSantisBlack women:
95% O'Rourke
97% Abrahms
82% GillumWhite women gonna white.
— Elie Mystal (@ElieNYC) November 7, 2018
Black women voted 95% for Beto. White women did what white women do. #ElectionNight pic.twitter.com/EYHnBcE5mw
— Travon Free (@Travon) November 7, 2018
Tandis que les femmes noires se sont avérées être l’épine dorsale souvent sous-estimée du parti démocrate, les électrices blanches provoquent de l’exaspération.
Les chiffres sont décourageants et décevants et certaines femmes blanches progressistes ont honte de faire partie d’un tel groupe démographique qui a le pouvoir de décider d’élections importantes. (…) Sont-elles tellement investis dans leur propre privilège blanc qu’elles ne se soucient tout simplement pas des autres femmes ? Suivent-elles leurs maris républicains et/ou est-ce qu’elles se font laver le cerveau par Fox News ? Peut-être. Mais quoi qu’il en soit, le reste d’entre nous ne devrait pas être choqué, car à travers l’histoire, il existe de nombreux précédents où les femmes blanches ont protégé leur pouvoir et leur statut.
(…) La société dans son ensemble a tendance à présumer que les électrices blanches – parce qu’elles sont opprimées par les hommes blancs et le patriarcat – se rallieront aux mouvements sociaux progressistes et manifesteront leur solidarité avec les minorités.
One day, white women, one day. pic.twitter.com/GoL7EmH58o
— Laura Lippman (@LauraMLippman) November 7, 2018