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Extrait d’une tribune signée par Angélique Kidjo dans le Monde l’an passé :
Ce samedi 21 janvier, au lendemain de l’investiture, peu fêtée, de ce président républicain et milliardaire, c’est l’hiver et je suis dans la rue. Je chante pour la Women’s March, manifestation féministe gigantesque. Il y a à Washington plus de 500 000 personnes. Ce protest veut rappeler à qui veut bien l’entendre : “Nous, les femmes horrifiées par cette élection, nous sommes toujours là, notre voix ne va pas disparaître, nous ne nous soumettrons pas à la nouvelle idéologie dominante”.

Car voici que l’Amérique, une certaine Amérique, qui regarde avec cynisme vers le passé, veut construire des murs ! Des fantômes qui s’étaient tus recommencent à parler : mépris pour les femmes, pour les minorités, pour les Noirs dont l’accession à l’égalité, au succès, au pouvoir est insupportable à une fraction raciste de l’Amérique.

Avec l’élection de Donald Trump, ce que je redoute le plus au monde est en train de se produire : l’arrivée d’un monde où l’idéologie est reine, où l’on pointe toujours l’autre du doigt et où toute critique est menacée, découragée, par un tweet vengeur.

En quittant le Bénin en 1983, j’avais rejoint la France, pays des droits de l’homme. Et là aussi, lentement, la montée du Front national s’est affirmée, jusqu’à faire peur. Africaine installée aux Etats-Unis, je m’étais sentie plus libre, et aussi plus inspirée par la puissance de la musique américaine.

Il y a huit ans, j’ai assisté à l’investiture du président noir Barack Obama. C’était une date historique (dont j’ai rendu compte pour Le Monde), extraordinairement symbolique pour tous ceux qui sont en capacité de reconnaître les ravages du commerce négrier et des siècles d’esclavage qui s’en sont suivis.
Le Monde (Janvier 2017) 

Et pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à la prestation d’Angélique Kidjo pour les commémorations de l’armistice…

Merci à David Dobsky pour la référence vidéo Ruquier

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