Face à la tentation des extrêmes, à la déconnexion citoyenne vis-à-vis de la politique et à la puissance croissance d’acteurs économiques transnationaux comme les Gafa, une quarantaine de startups et d’organisations de la Civic Tech lancent une alliance mondiale pour que les États et les villes s’engagent à recourir à ces nouveaux outils qui réinventent l’exercice de la démocratie. La France, Taïwan et la Ville de Paris sont parmi les premiers signataires institutionnels. (…)
Les Civic Tech, ces startups et organisations qui donnent aux citoyens de nouveaux outils pour peser dans le débat public à l’heure des nouvelles technologies, veulent sortir du bois. Lundi 12 novembre, en marge du Sommet pour la Paix de Paris, le chef de l’État Emmanuel Macron, et Axel Dauchez, le président de Make.org, ont annoncé le lancement de “l’Initiative pour une Démocratie durable”. Concrètement, il s’agit de la première alliance, à l’échelle mondiale, entre des Civic Tech, des États et des villes, pour engager les pouvoirs publics à utiliser ces nouveaux outils afin de se reconnecter à leurs citoyens.
La charte implique sept engagements pour les Civic Tech, dont rester indépendant et neutre vis-à-vis des pouvoirs, mettre l’innovation technologique au service de la démocratie, transparence du fonctionnement des algorithmes, ou encore respect des données personnelles et de la sécurité des utilisateurs. Les États et les pouvoirs locaux doivent de leur côté s’engager à maximiser l’implication des citoyens dans leur fonctionnement en recourant à ces outils le plus possible, aider au développement de l’innovation démocratique et lutter contre la fracture numérique qui empêche les populations les plus précaires d’utiliser les ces nouveaux outils.
Le succès de l’Initiative dépendra de sa capacité à convaincre États et villes dans le monde entier de la rejoindre et d’en appliquer sérieusement les principes. Dans le cas contraire, les sceptiques des Civic Tech y verront une nouvelle preuve de son incapacité à être utilisée à grande échelle.