Plusieurs homicides extrêmement violents ont été commis ces derniers mois dans le Nord et le Pas-de-Calais. Des hommes tabassés à mort pour des motifs futiles, voire gratuitement. La police judiciaire de Lille s’inquiète de cette banalisation de la violence, notamment chez les plus jeunes.
Sébastien Pierru, Baptiste Jean-Jacques, François Maës, Gaëtan Gobert, Jean-Pierre Cayet ou encore Jean-Michel Camphin sont des hommes qui ont été tués, ces dix derniers mois dans le Nord et Pas-de-Calais, pour des motifs futiles, voire “gratuits”. Ils sont des victimes d’homicides dont l’extrême violence est difficile à comprendre.
Selon la police judiciaire, ces meurtres gratuits sont plus fréquents qu’auparavant et cette banalisation de la violence, inquiétante. Pour l’expert-psychiatre et criminologue Roland Coutanceau, plusieurs facteurs expliqueraient cette “violence explosive” chez certains “sujets immatures et déstructurés“.
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Sébastien Pierru avait été tabassé à mort dans la nuit, par des individus qu’il ne connaissait pas et qu’il avait eu la gentillesse de prendre en auto-stop, alors qu’ils sortaient de discothèque, très alcoolisés.
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Le 15 septembre dernier à Lomme, Baptiste Jean-Jacques, 19 ans, était lui tué de 23 coups de couteau par le voisin d’une amie dans un immeuble à Lomme, pour une histoire de musique trop forte. Il n’était apparemment en rien impliqué dans le tapage dont se plaignait le mis en cause.
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Dans la soirée du 1er septembre dernier, François Maës, ouvrier dunkerquois sans histoires de 45 ans, a également été tué dans un déchaînement de violence, pour rien, dans un appartement à Coudekerque-Branche. Plusieurs fractures, notamment du larynx et des côtes, ecchymoses sur toute la surface du corps, boite crânienne défoncée et de nombreuses brûlures : le quadragénaire est mort au terme d’un véritable calvaire.
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Effet de bande, facteur aggravant
A la fin du mois de juin 2018, c’est un lillois à peine majeur qui a été mis en examen et incarcéré pour le meurtre de Gaetan Gobert. Ce dernier est mort après avoir subi “une agression très sauvage” selon les propres mots des enquêteurs, notamment à coups de bâton, de la part d’un groupe d’individus.
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“Est-ce qu’ils prennent la mesure de leurs actes ? Je n’en suis pas tout à fait certain, s’interroge le patron de la PJ de Lille. Ils naviguent dans un monde de violence, avec la loi du plus fort“. Comment peuvent-ils en arriver là ? Romuald Muller n’y voit “pas d’explication majeure“. Selon lui, il s’agit d’un “problème d’éducation, de respect de la personne humaine, des valeurs humaines“.
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