Fdesouche

La nouvelle vague intolérante des campus nord-américains

De plus en plus d’étudiants, aux Etats-Unis, refusent l’étude de certains sujets, la lecture de certains auteurs. Ils les jugent « offensants ».

J’ai déjà abordé à plusieurs reprises le phénomène très inquiétant qui s’est répandu dans les universités d’Amérique du Nord, ces dernières années. Paradoxalement, au nom de la lutte contre les inégalités, contre les discriminations, un climat d’intolérance autrefois inimaginable s’est répandu sur les campus. Par de multiples procédures, comme les « trigger warning » (avertissement) ou la constitution de « safe spaces » (espaces sûrs), certains étudiants exigent de ne pas être exposés à des idées qu’ils risqueraient de ne pas approuver. Ils les jugent « offensantes ».

(…)

Trop maternés dans leur enfance, ils ne supportent pas la contradiction.

Dans la dernière lettre Phébé, Cécile Philippe rend compte du livre que Jonathan Haidt et Greg Lukianoff viennent de consacrer à ce sujet, sous le titre The Coddling of the American Mind : How the Good Intentions and Bad Ideas are setting up a Generation for Failure » ? Le maternage de l’esprit américain : comment les bonnes intentions et de mauvaises idées préparent une génération à l’échec.

Depuis 2013, écrivent ces auteurs, le climat sur les campus est devenu franchement délétère. Cela a coïncidé avec l’arrivée des premiers étudiants de la génération internet, nés entre 1995 et 2012. Habitués à ne communiquer, sur les réseaux sociaux,  qu’avec des individus qui leur ressemblent,partagent leurs idées et leurs goûts, la différence, le dissensus, la contradiction les laissent désemparés.

Propre à l’entre-soi des universités d’élite.

Haidt a observé que cette intolérance se manifestait tout particulièrement dans les universités d’élite, celles qui préparent au doctorat. Les étudiants y vivent en circuit fermé. Ils développent un « ordre moral » spécifique. Au contraire, dans les community colleges, ces collèges communautaires, où l’on acquiert une formation professionnelle en deux ans, et où beaucoup d’étudiants payent leurs études en ayant un job à l’extérieur, les choses se présentent différemment.

(…)

France Culture

Merci à Matamaure

 

Fdesouche sur les réseaux sociaux