Depuis le mois d’avril, Eric et Fabrice rentrent chez eux « la peur au ventre ». Témoignage.
« On va vous cramer, sales pédales », « Alors les salopes, vous rentrez du travail ? », « T’as une bouche de suceuse »… Depuis quelques mois, Eric, 48 ans, et Fabrice*, 47 ans, rentrent chez eux, dans le quartier parisien de La Chapelle (XVIIIe arrondissement), « la peur au ventre », confient-ils au Parisien. Insultes homophobes, menaces, crachats, dégradations de leur porte d’entrée… C’est le lot quotidien du couple, depuis qu’il serait devenu, selon ses dires, la cible d’un petit groupe de jeunes majeurs, qui se regroupent, surtout le week-end, en bas de son immeuble.
« C’est devenu infernal. Même la police nous a avoué qu’elle ne pouvait plus assurer notre sécurité. Elle nous a conseillé de déménager. C’est très douloureux », lâche Eric, amer. Alors les deux quadragénaires ne sortent plus « sans [leurs] bombes lacrymogènes ». Le soir, pour sortir ou rentrer chez eux, c’est en Uber. « Cela va faire dix ans que je vis ici. Dix ans qu’avec Fabrice, nous refaisons, petit à petit, notre appartement à notre goût. Mais aujourd’hui, nous n’avons qu’une seule option : partir, comme des voleurs ».
