« Seule une petite fraction de l’humanité souhaite migrer »
Contre les peurs que suscite l’immigration, le Muséum national d’histoire naturelle publie un manifeste qui croise les apports de la science et de la philosophie. Les auteurs souhaitent rappeler que la mobilité est une caractéristique du vivant et conteste la menace d’une vague migratoire. « Le Monde » publie un extrait de ce document.
Le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) publie le 22 novembre un manifeste intitulé « Migrations » (Muséum national d’histoire naturelle/Reliefs Éditions, 80 pages 7,50 €), dont nous publions un extrait. Cette intervention dans le débat public se veut une réponse aux controverses suscitées par l’immigration. Bruno David, président du Muséum, explique dans son préambule ce que peut être l’apport d’une telle institution. « La migration est un phénomène biologique et social. Quoi de commun entre des gnous, des hirondelles, des humains, des grains de pollen ou des larves d’huîtres ? Rien, si ce n’est qu’ils sont tous vivants, et tous mobiles…
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Offrir “un éclairage scientifique et impartial” dans le débat sur l’immigration. C’est le but du salutaire manifeste “Migrations”, publié le 22 novembre sous la houlette du Muséum national d’histoire naturelle.
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…sans déplacement, sans mixité, les espèces s’exposent à la consanguinité et à l’appauvrissement génétique. « La mobilité est indispensable au maintien de la vie sur Terre » afin de garantir une « diversité génétique essentielle à la pérennité généalogique des espèces”…
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Informatif, rédigé sur un ton délibérément neutre, le manifeste établit notamment que, contrairement à des idées reçues, 97 % des humains vivent dans le pays où ils sont nés et moins de 1 % des personnes nées en Afrique subsaharienne sont aujourd’hui installées en Europe.
Soucieux d’ouvrir des perspectives de réflexion, il s’achève sur le rapprochement des notions d’hostilité et d’hospitalité…
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Politique mais jamais partisan
Que vient faire le MNHN dans le débat sur l’immigration ? En poste depuis septembre 2015, Bruno David a initié cette politique de publication régulière de manifestes. Le premier, fin 2017, s’intitulait Quel futur sans nature ?, le prochain pourrait être consacré aux « relations entre l’homme et les autres animaux ».
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Avec ce texte limpide et habile, hautement politique par son existence même…
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