Agressé dans un champ en Lot-et-Garonne en juin 2017, Yves Boussuge, un agriculteur, a toujours dénoncé un acte terroriste, ce que la justice n’a pas retenu. Le procès de son agresseur s’ouvre ce vendredi.
« Je me souviens encore de la haine dans le regard de mon agresseur. Pas un jour ne passe sans que j’y pense avec ma douleur au bras. » A 58 ans, Yves Boussuge, grand-père et agriculteur dans le village de Laroque-Timbaut (Lot-et-Garonne), se décrit comme « dépressif », mais il n’a pas le temps de se morfondre.
En apparence, le procès de son agression, qui se tient ce vendredi à Agen, est une banale affaire de violences avec couteau. Si ce n’est que la justice a longtemps hésité avant de qualifier les faits en raison du profil de l’auteur : Kamel Belbakkal, 42 ans, était fiché S pour sa radicalisation et assigné à résidence.
(…) La partie civile, elle, a demandé en vain que la qualification terroriste soit retenue. « La procureure m’a expliqué que l’agresseur n’avait pas attaqué un symbole, déplore Yves Boussuge. C’est affligeant ! Si cela s’était passé à Paris ou si j’étais policier, on aurait crié à l’attentat. Là, c’est la campagne… »
(…) Faisant tournoyer la lame, Belbakkal aurait alors crié à plus de trois reprises « Allah Akbar » et « Tu sais ce que c’est Allah Akbar ? » avant de poignarder l’avant-bras d’Yves Boussuge. Ce dernier dit avoir eu le sentiment que son agresseur visait la gorge. L’un des coups lui provoque une plaie profonde jusqu’à l’os, avec une section quasi-complète du muscle du triceps.