La désillusion gagnait lundi les centaines de migrants d’Amérique centrale tentant de rejoindre les Etats-Unis à partir de Tijuana, dans le nord-ouest du Mexique, après l’échec la veille d’un passage en force de la frontière qui s’est soldé par 42 arrestations côté américain.
Cet incident a poussé le président Donald Trump à menacer de fermer de façon permanente la frontière, un axe commercial majeur.
“Quarante-deux personnes ont franchi la frontière et ont été arrêtées. Et, pour être honnête, de nombreuses (autres) personnes ont réussi à traverser la frontière (sans se faire arrêter)“, a déclaré sur la chaîne de télévision CNN Rodney Scott, responsable de la police aux frontières.
Dimanche, quelque 500 ressortissants de pays d’Amérique centrale, parmi lesquels des femmes et des enfants, qui participaient à une manifestation pacifique aux abords de la frontière, se sont subitement dirigés vers la barrière métallique délimitant la frontière pour tenter de passer illégalement de l’autre côté.
Après avoir franchi cette première clôture rouillée, ils ont finalement été repoussés par les forces de l’ordre américaines qui ont fait usage de gaz lacrymogène, avant d’avoir pu atteindre une deuxième barrière, surmontée de barbelés, derrière laquelle les gardes-frontières américains s’étaient déployés.
Survolés par des hélicoptères à basse altitude, les migrants ont dû se résigner à rebrousser chemin et à retourner dans le centre sportif où s’entassent depuis une semaine quelque 5.000 migrants de la caravane.
Le retour de ces migrants aux vêtements déchirés ou couverts de terre après leur tentative, effrayés pour beaucoup par la réaction américaine, a fortement découragé l’ensemble de la caravane.
La colère de certains groupes de commerçants et de transporteurs de Tijuana s’est accentuée dimanche avec la fermeture provisoire de la frontière qui a limité les échanges commerciaux entre les deux villes et porté préjudice à leur activité.
“Ils ont foutu en l’air le dimanche de tous ceux qui, comme nous, travaillent ici, décemment à la frontière”, s’est plaint à l’AFP Jesus Tirado, un chauffeur de camion.