L’Italie a adopté aujourd’hui un décret-loi controversé durcissant sa politique d’immigration, voulu par Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue (extrême droite). La Chambre des députés a adopté le texte (après le Sénat début novembre et dans les mêmes termes) par 396 oui contre 99 non.
Le gouvernement populiste formé par la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) avait posé la question de confiance dans les deux chambres sur ce décret-loi. Quatorze députés du M5S n’ont pas pris part au vote aujourd’hui.
Le texte durcit la politique italienne en matière d’immigration. Il remplace en particulier les permis de séjour humanitaires, actuellement octroyés à 25% des demandeurs d’asile et d’une durée de deux ans, par divers autres permis, comme “protection spéciale”, d’une durée d’un an, ou “catastrophe naturelle dans le pays d’origine”, d’une durée de six mois, entre autres. Il prévoit une procédure d’urgence afin de pouvoir expulser tout demandeur se montrant “dangereux”.
Il réorganise aussi le système d’accueil des demandeurs d’asile, qui étaient encore 146.000 fin octobre et seront regroupés dans de grands centres par mesures d’économies. Dans le volet sécurité, il généralise l’utilisation des pistolets électriques et facilite l’évacuation des bâtiments occupés.
Salvini : “L’Italie ne signera pas le Pacte”
Le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini a déclaré ce mercredi que l’Italie ne participerait pas le mois prochain à la conférence intergouvernementale de Marrakech, où doit être adopté le Pacte des Nations Unies pour des Migrations sûres, ordonnées et régulières.
“Comme les Suisses, qui ont soutenu le Pacte jusqu’à hier et puis ont dit “stop, tout le monde”, le Gouvernement italien ne signera rien et n’ira pas à Marrakech”, a annoncé Salvini devant la Chambre basse.
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“Le Pacte Global sur les Migrations est un document qui aborde des thèmes qui posent question y compris parmi les citoyens: il nous paraît donc opportun de parlementariser le débat, et de renvoyer toute décision définitive à l’issue de cette discussion, comme a décidé de le faire la Suisse. Le Gouvernement ne participera donc pas à [la réunion de] Marrakech, se réservant d’adhérer ou pas au traité seulement après que le Parlement se sera prononcé.” C’est ce qu’affirme le Premier ministre, Giuseppe Conte.