29/11 : La proposition allemande laisse le Quai d’Orsay indifférent
Le ministère français des Affaires étrangères a éludé jeudi la proposition allemande de donner à l’Union européenne le siège au Conseil de sécurité des Nations unies de la France. L’ambassadeur aux États-Unis estime même cette idée « juridiquement impossible » et « politiquement impossible ».
Le Quai d’Orsay a éludé jeudi la proposition, formulée par le vice-chancelier allemand Olaf Scholz, de transformer le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU, héritage de l’après-Deuxième Guerre mondiale, en siège européen.
« Nous prenons en compte dans l’expression de nos positions nationales toutes les positions européennes », a répondu une porte-parole de la diplomatie française, interrogée sur le sujet lors d’un point de presse.
L’ambassadeur de France aux États-Unis, Gérard Araud, a jugé sur Twitter que le changement voulu par le ministre allemand des Finances était « juridiquement impossible car contraire à la Charte des Nations Unies » et « politiquement impossible ».
La France plaide pour une réforme plus large du Conseil de sécurité « pour faire entrer comme membres permanents l’Allemagne mais aussi le Japon, le Brésil, l’Inde ainsi que deux pays Africains », a-t-elle également souligné, sans se prononcer clairement sur la formule suggérée mercredi par Olaf Scholz. (…)
28/11 : L’Allemagne propose que la France cède son siège permanent à l’Union européenne
Avoir un siège européen au Conseil de sécurité de l’ONU, telle est la proposition énoncée mercredi par le ministre allemand des Finances. Pour cela, il faudrait que la France cède son siège à l’Union européenne.
Voilà un marronnier européen qui revient. Le vice-chancelier allemand s’est déclaré mercredi favorable à ce que le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU soit transformé en siège européen, afin que l’UE « parle d’une seule voix ».
« Si nous prenons l’Union européenne au sérieux, l’UE devrait également parler d’une seule voix au sein du Conseil de sécurité des Nations unies […] À moyen terme, le siège de la France pourrait être transformé en siège de l’UE », a affirmé Olaf Scholz, également ministre des Finances, lors d’un discours sur l’avenir de l’Europe tenu à Berlin.
En contrepartie, le poste distinct de chef de la délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies pourrait revenir de manière permanente à un Français, a estimé M. Scholz. (…)
La France, membre permanent depuis 1945
Cette proposition apparaît aussi comme une manière pour les responsables allemands de répondre aux critiques récurrentes dont ils font l’objet sur leur timidité et leur manque d’audace dans les propositions de relance du projet européen.
Depuis sa création en 1945, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France est l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, avec la Grande-Bretagne, la Chine, la Russie et les États-Unis. Ces derniers disposent d’un droit de veto.
Outre ces cinq sièges permanents, dix autres membres non permanents, chacun choisis pour une période de deux ans, font partie du Conseil de sécurité. L’Allemagne a été désignée pour occuper l’un de ceux-là en janvier.