Dans les manifestations des gilets jaunes, ils gardent leurs distances mais doivent bien cohabiter. Depuis le début du mouvement, France insoumise et Rassemblement national se joignent aux manifestants, mus par des enjeux similaires.
Les deux formations, soucieuses d’incarner l’opposition à Emmanuel Macron et aux siens, doivent rester au contact de ce mouvement de contestation, sans doute le plus vaste et le plus profond que le pouvoir en place ait eu à affronter, le tout sans paraître le récupérer. Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il comptait manifester samedi mais “discrètement”, en s’écartant des caméras. Mercredi, dans une note de blog, il a donné cette consigne à ses sympathisants:”L’attitude de notre Mouvement doit être partout de faciliter la mobilisation et surtout par-dessus tout d’en respecter scrupuleusement l’autonomie. En réunion, notre groupe parlementaire a décidé d’aider aussi partout où cela se peut à ‘élargir le front’ dans les directions où il peut l’être : population des grands centres urbains peu mobilisés à cette heure, jeunesse, quartiers populaires.” […]
L’étude des enquêtes d’opinion le prouvent: ni Jean-Luc Mélenchon ni Marine Le Pen n’ont tellement besoin de pousser leurs sympathisants pour que ceux-ci prennent le chemin des rassemblements. Selon notre dernier sondage “L’opinion en direct”, piloté par Elabe, les uns et les autres sont à la pointe du soutien au ras-le-bol fiscal et social en cours, et sont très bien représentés dans les manifestations. 91% des électeurs de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle approuvent les gilets jaunes. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont 86% à faire de même, ce qui situe leur bienveillance pour le phénomène à des niveaux bien supérieurs à celle des autres courants politiques. […]