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Dans «Un temps pour haïr», Marc Weitzmann entreprend l’archéologie des pulsions qui menacent notre démocratie. Analyse de Sabri Megueddem sur le blog de Bernard-Henri Lévy.

Les identitaires occidentaux disent exprimer le « pays réel » contre l’« empire capitaliste » ; les islamistes, eux, revendiquent un islam « véritable » contre toute autre version plus libérale de la religion considérée comme influencée par l’universalisme occidental décadent. Il y a chez tous deux la même affirmation d’une identité « authentique ». (Marc Weitzmann)

La haine, c’est certain, a de la suite dans les idées brunes. (Sabri Megueddem )

C’est un temps pour haïr. Un temps, aussi, pour penser la haine qui vient. L’heure est, dit-on, au triomphe des passions tristes. Étrange moment historique que celui qui voit l’hospitalité mourir dans une froide indifférence. La «crise migratoire» n’en finit pas d’abîmer ce qui reste de l’idée d’universalité du genre humain, cette belle idée forgée dans les consciences de Byron, Dante ou encore Victor Hugo. […] Le spectre nihiliste revêt aujourd’hui les habits pas si neufs de Viktor Orbán ou Matteo Salvini mais aussi de Mohamed Merah ou des frères Kouachi ou d’Amedy Coulibaly. […]

La droite identitaire, donc, comme symétrique de l’islamisme. L’inverse est vrai aussi. La réflexion est contre intuitive. C’est précisément ce qui lui donne toute sa force. En explorant l’émergence de la Nouvelle Droite dans les années 90 et la matrice que représente la guerre d’Algérie dans l’imaginaire français, Marc Weitzmann se donne les moyens de penser l’architecture de la haine, au fond sa genèse. […]

La tradition anti-moderne est précisément le point de rencontre des obsessions identitaires, qu’elles soient brunes ou vertes. La haine – peu importe la couleur qu’elle prend – converge dans une même détestation d’un Occident jugé impur et décadent. La couleur de la haine n’est ni verte ni brune ; elle est noire. L’obscurité est universelle. L’incapacité de l’idéal civique français à tenir la société est aussi sur le divan. La France moisie n’est jamais très loin. […]

La Règle du Jeu

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