Avec le mouvement Place publique, lancé avec d’autres intellectuels, l’essayiste Raphaël Glucksmann ambitionne de réanimer la gauche. Il décidera en février de présenter, ou non, une liste aux européennes de mai prochain.
“En trois semaines, nous en sommes à plus de 15.000 inscrits. Jeudi, plus de 80 élus locaux nous ont apporté leur soutien. Nous sillonnons la France et les salles sont pleines“, explique-t-il. […]
Avec qui discutez-vous ?
Avec tout le monde, des citoyens comme des responsables politiques. Tous ceux qui partagent nos principes démocratiques, écologistes, sociaux et européens. Nous avons rencontré Yannick Jadot d’EELV, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, Benoît Hamon de Génération.s ou encore François Ruffin (LFI) ainsi que des députés En Marche en rupture de ban. Et beaucoup de gens en dehors des partis. L’idée est simple : alors que la gauche est minoritaire, elle ne peut se permettre de rester aussi sectaire qu’avant!
Que pensez-vous des Gilets jaunes ?
Nous vivons une crise extrêmement grave, une crise de régime. Les Gilets jaunes se révoltent contre un système injuste. Ce que l’on entend sur les ronds-points, ce n’est pas un discours anti-écolo, mais un rejet du deux poids deux mesures, la colère contre un Président qui supprime l’ISF pour les 1% les plus riches et taxe ceux qui prennent leur voiture pour aller travailler. Emmanuel Macron se prend pour un dieu romain et, en même temps, il désarme la puissance publique face aux intérêts privés et conduit à toujours plus de fracture sociale. Il est de plus en plus haï, mais encore faut-il qu’un projet alternatif suffisamment fédérateur émerge. Ou l’extrême droite finira par s’imposer.