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Zemmour, Soral, Fassin… Obsédés à des degrés divers par l’identité, ils renvoient chacun à son origine ou à sa religion, divisant les Français.

Le marché du prêt-à-penser réactionnaire et identitaire étant en pleine expansion, l’époque s’annonce prospère pour ses petits boutiquiers ! Plus qu’une guerre civile, c’est une bataille idéologique et culturelle qu’ils mènent sur le terrain, en sabotant le débat public avec leurs bombes à fragmentation lente. Leurs poisons favoris : la xénophobie, l’antisémitisme, l’homophobie, l’anticapitalisme, le climatoscepticisme, le «décolonialisme», le suprémacisme, l’anarchie, l’islamisme, le nationalisme… Bref, les bricoleurs de l’identité sont partout. A l’extrême gauche ou à l’extrême droite, avec ou sans gilet jaune, avec ou sans religion, ils errent dans le paysage politique comme des artificiers fous en quête compulsive d’une mèche sociale à enflammer. Ils ne portent aucun projet de société et ne veulent surtout pas le pouvoir. Leur seule obsession, c’est de souffler sur les braises du conflit. […]

Créer des failles idéologiques. Chaque camp se nourrit de ce qu’il prétend combattre et encourage le camp adverse à se radicaliser. «Pour chaque livre d’Eric Zemmour vendu, c’est un ami décolonial de Rokhaya Diallo qui naît, résume l’ancien député socialiste Malek Boutih. Dans son délire identitaire, l’extrême gauche détruit de l’intérieur les structures de la gauche avec des idées comme le décolonialisme ou l’antiracisme raciste. Le même phénomène s’observe aussi avec l’extrême droite, qui sape les forces conservatrices de la droite traditionnelle.» La méthode est toujours la même : créer des failles idéologiques dans l’espoir de les transformer en fossés, puis en gouffres. Les autoentrepreneurs de l’identité profitent de la faiblesse structurelle des syndicats et des partis politiques, ils se faufilent dans les manifestations toujours prêtes à basculer dans la violence et savent utiliser mieux que personne les réseaux sociaux pour attaquer, diviser et faire croire à un effet de masse. […]

Le Point

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