Fdesouche

En vingt ans, sur l’immigration, la plupart des partis de gauche ont mis en sourdine leurs convictions humanistes.

(…)

Ce glissement ne concerne pas que le PS. Aujourd’hui, toute la gauche campe sur une ligne de sévérité… ou presque. Fin septembre, une tribune intitulée “Manifeste pour l’accueil des migrants” mettait le feu à la gauche. Benoît Hamon, leader de Génération.s, l’écologiste Yannick Jadot, le communiste Ian Brossat et l’ex-garde des Sceaux Christiane Taubira l’avaient signée. Pas Jean-Luc Mélenchon et les siens. “Défendre les pauvres parmi les pauvres, c’est forcément au sommet des engagements de la gauche”, justifiait Benoît Hamon. “Personne ne propose d’ouvrir le pays aux quatre vents, mais on ne va pas faire miroiter l’immigration zéro, souligne Mehdi Ouraoui, porte-parole de Génération.s. On assume un discours de fraternité.” Les écologistes demeurent, eux aussi, favorables aux régularisations de sans-papiers. L’immigration, “c’est une chance, assume Damien Carême, maire de Grande-Synthe et futur candidat EELV aux européennes. Ma ville s’est construite grâce à elle, nous n’avions pas assez de main-d’œuvre”.

Ambiguïtés sur les questions migratoires

Dans un contexte de pré-campagne européenne, ces deux formations, les seules à assumer encore aujourd’hui un discours d’ouverture, essaient d’isoler La France insoumise (LFI), coupable, selon eux, d’ambiguïtés sur les questions migratoires. “J’ai l’impression que la ligne a évolué depuis 2012 vers une réponse plus fermée”, estime une représentante du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Mais selon Fabien Escalona, politiste spécialiste des gauches radicales, “la position de LFI – respect des droits humains tout en s’opposant à la liberté d’installation – n’a pas varié”. Les mélenchonistes défendent toujours le droit d’asile, le droit de vote des étrangers aux élections locales ou la régularisation des travailleurs sans-papiers.

(…)

Le JDD

Fdesouche sur les réseaux sociaux