Le 26 décembre 2000, quatre hommes ont été arrêtés à Francfort. Ils projetaient un attentat contre la cathédrale de Strasbourg et son marché de Noël. Retour sur le démantèlementd’une cellule liée à Al-Qaida et au gotha du terrorisme.
Début décembre 2000, place de la Cathédrale, dans la foule qui râle du fait d’une grève de la Compagnie des transports strasbourgeois, un homme trapu, cheveux bruns coupés court, ne rate rien du spectacle. Tout Strasbourg s’affaire pour accueillir en un mois près de 2 millions de visiteurs. Outre les chalets des marchés de Noël, on a installé Bethléem, la ville invitée, place Gutenberg. Non loin, on a monté le manège des enfants.Mohamed Bensakhria, 34 ans à l’époque, se consacre à une tout autre logistique. Son équipe, basée dans quatre appartements – deux à Francfort et deux à Baden-Baden – a mis la main sur du permanganate de potassium, de l’acétone, du peroxyde d’hydrogène, du liquide de batterie auto.
Ces composés chimiques, en vente libre, permettent de fabriquer des bombes avec une formation minimale en explosifs. Histoire de ne pas attirer l’attention, le groupe a investi dans des costumes avant de faire le tour des chimistes du pays – 48 en tout – pour acheter, avec une seule et unique American Express, de petites quantités, au prétexte que « tout ça servira à des hôpitaux en Afrique ».
Avec 20 kg de permanganate de potassium à disposition, le groupe de Francfort s’apprête à commettre un attentat d’ampleur contre Strasbourg, sa cathédrale et son marché de Noël. […]