Des sondages au plus haut, une santé économique insolente, une opposition affaiblie : après un an de coalition, l’état de grâce se poursuit pour les conservateurs et l’extrême droite au pouvoir en Autriche, sur fond de multiplication de mesures anti-immigration et malgré quelques couacs diplomatiques.
Avec une croissance économique de 3% attendue cette année et un des taux de chômage les plus bas de la zone euro (5,6%), le nouveau gouvernement surfe sur la bonne conjoncture européenne. Malgré la mise en place d’un bonus fiscal substantiel pour les familles et des hausses des retraites comprises entre 2 et 2,6%, les comptes publics doivent ressortir à l’équilibre cette année, un an plus tôt que prévu.
Comme pour les fonctionnaires, qui ont obtenu une augmentation de 2,8%, les salaires progressent de plus de 2,5% dans la majorité des branches, une hausse atteignant même 3,5% dans la métallurgie. […]
Elue sur une plate-forme anti-immigration, la coalition a multiplié les mesures tant symboliques que pratiques: boycott du pacte de l’ONU sur les migrations, augmentation de moitié des expulsions de migrants déboutés de l’asile, fermeture de mosquées soupçonnées de salafisme, réduction des minimaux sociaux pour les demandeurs d’asile, indexation des prestations familiales sur le niveau de vie des pays de résidence des enfants…
Quitte, comme le relève le quotidien Kurier, à ce que l’ÖVP “sacrifie ses valeurs chrétiennes-démocrates“. Et suscite l’incompréhension des milieux économiques, qui déplorent l’expulsion d’apprentis dont ils ont cruellement besoin. […]