« Sa clientèle, ce n’était pas que des Afghans, témoigne un fidèle de la mosquée. Il y avait de tout ; cela prouve qu’il était accueillant avec tout le monde. Les gens venaient dans son garage même sans avoir de voiture à faire réparer, simplement pour prendre un café. Avec lui, on ne parlait jamais de l’actualité ; il faisait plutôt des blagues. Il était tellement souriant qu’on n’avait pas le temps de parler tristesse. » […]
Kamal Naghchband, mort deux jours après l’attentat du marché de Noël de Strasbourg dans la soirée du mardi 11 décembre, est la première victime de Cherif Chekkat à avoir été inhumée. […] Cet Afghan de 45 ans était arrivé en France il y a une vingtaine d’années, avec sa famille. Originaire de la capitale Kaboul, il avait fait ses études à Mazar-i-Sharif, dans le nord du pays, précisait-il sur son compte Facebook, avant de fuir la guerre pour trouver refuge d’abord à Paris, puis à Strasbourg. C’est aussi en Alsace qu’il s’était marié et que sont nés ses trois enfants, âgés aujourd’hui de 3, 6 et 8 ans. Après avoir travaillé de nombreuses années dans un garage à proximité de la ville, il avait ouvert sa propre affaire il y a deux ans.
[…] Homme de bien, toujours souriant, Kamal Naghchband était apprécié de tous. Depuis 2016, il tenait un garage automobile à proximité de la mosquée Eyyûb Sultan, qui lui louait l’espace. « Il avait besoin d’un local donc il est venu ici, comme il fréquentait régulièrement la mosquée », affirme Eyup Sahin, président régional de l’association islamique Milli Görüs, qui gère le lieu de culte.