MàJ 17/12/2018
Il faut qu'on parle de cette tribune de Farhad Khosrokhavar, il me semble qu'elle aligne un certain nombre de contre-vérités. 1/ https://t.co/EiZ32xpERr
— Antoine Hasday (@antoinehasday) December 16, 2018
Les "anciens" terroristes (ceux qui sont partis en Syrie puis revenus) n'ont pas non plus forcément une bonne connaissance de l'islam, mais néanmoins de fortes convictions religieuses et politiques. Par ailleurs les salafistes "quiétistes" passés au djihadisme existent bien. 2/ pic.twitter.com/Z0O3v7wQPH
— Antoine Hasday (@antoinehasday) December 16, 2018
Le sentiment d'échec et la volonté de rédemption peut jouer un rôle dans la radicalisation (notamment chez les anciens délinquants) mais une fois radicalisés, les djihadistes passent bien à l'acte au nom de leurs convictions politico-religieuses. 3/ pic.twitter.com/nlukaArFyd
— Antoine Hasday (@antoinehasday) December 16, 2018
On ne peut pas affirmer que "les vrais radicalisés dissimulent leur foi", en vrai ça dépend, tous n'agissent pas rationnellement, il y a aussi des bavards. https://t.co/5YF6Un9hFu 4/ pic.twitter.com/rUKFP3UNiz
— Antoine Hasday (@antoinehasday) December 16, 2018
Alors là c'est un grand non, il y a peu de véritables "loups solitaires" dans le djihadisme, ils sont généralement en contact à distance avec des "virtual planners" de l'EI qui donnent des conseils et instructions, comme Rachid Kassim. https://t.co/QLzB8hT1pk 5/ pic.twitter.com/cEqQvadEtb
— Antoine Hasday (@antoinehasday) December 16, 2018
Si le terroriste adhérait aux idées de l'EI, comment peut-on écrire "il n’y a pas de radicalisation djihadiste à proprement parler"? 6/ pic.twitter.com/dx9MB8YWpf
— Antoine Hasday (@antoinehasday) December 16, 2018
Anis Amri n'a pas agi seul, il faisait partie d'une cellule djihadiste. Mais ce n'était pas de la violence djihadiste? 7/https://t.co/BSdGPKxfLFhttps://t.co/cbKsEr7rH6 pic.twitter.com/xRRX0xPuMa
— Antoine Hasday (@antoinehasday) December 16, 2018
Le terrorisme "décentralisé", le passage à l'acte individuel, fait partie de la stratégie de l'EI, qui l'a théorisé et l'encourage. Même s'il faut rester prudent, il est légitime de traiter a priori ce type d'attaque comme un attentat djihadiste. 8/ pic.twitter.com/2Nj8CXWm4G
— Antoine Hasday (@antoinehasday) December 16, 2018
Là je suis vraiment perplexe. La "fiche S" inciterait à commettre des attentats? 9/ pic.twitter.com/OBi9qzXA5u
— Antoine Hasday (@antoinehasday) December 16, 2018
Bref, cette tribune repose sur une thèse erronée: chez les "faux" terroristes qui commettent des attentats individuels, le passage à l'acte précéderait la radicalisation et ne serait pas motivé par des convictions politico-religieuses. Ça ne résiste pas à l'examen des faits. 10/ pic.twitter.com/Swo3Ma9efI
— Antoine Hasday (@antoinehasday) December 16, 2018
Pour Farhad Khosrokhavar, l’auteur de la fusillade de Strasbourg n’est pas un djihadiste. Son geste est davantage dicté par le désespoir que par l’idéologie politique, explique le sociologue franco-iranien.
(…)
Les nouveaux terroristes ne connaissent pas bien l’islam, ou pratiquent un fondamentalisme que l’Etat français interprète comme une radicalisation alors qu’il ne porte pas d’intention violente (on connaît fort peu de cas de fondamentalistes ayant pris un virage djihadiste). Ils sont également habités par un profond sentiment de stigmatisation du fait de leurs origines étrangères (la famille de Chekatt est originaire d’Afrique du Nord) et de leur implication dans des affaires criminelles ou des actes de délinquance. Ils sont souvent issus des quartiers populaires, voire des habitats sociaux (c’est le cas de Chekatt), qui relèvent de ce que j’ai appelé « l’urbain djihadogène », c’est-à-dire des endroits qui favorisent la radicalisation.
(…)
Chérif Chekatt, au cours de son dernier séjour en prison en 2015, faisait du prosélytisme, refusait de manger du porc, culpabilisait les autres détenus les reprenant sur leur pratique de l’islam et était agressif vis-à-vis du personnel. Or, les vrais radicalisés dissimulent leur foi djihadiste au lieu de l’exhiber ; ils savent pertinemment qu’en affichant ainsi leur religiosité, ils sont immédiatement fichés par les autorités.