Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a dénoncé une « dégradation » de la situation sanitaire et sociale des migrants vivant dans des campements en France. Selon M. Toubon, les migrants « se retrouvent dans un état de dénuement extrême, dépourvus de tout abri et ayant comme première préoccupation celle de subvenir à leurs besoins vitaux : boire, se nourrir, se laver ». « Les difficultés à trouver des solutions durables aggravent le phénomène », constate-t-il, en déplorant des « stratégies de dissuasion et d’invisibilisation sur le territoire national menées par les pouvoirs publics ».
Dans un précédent rapport, en 2015, M. Toubon dénonçait déjà la situation des migrants dans le bidonville de la « jungle » de Calais. Mais « la situation s’est en réalité nettement dégradée », note le Défenseur, qui pointe les opérations d’évacuation régulièrement menées par les pouvoirs publics.
Après s’être rendu « une quinzaine » de fois sur place, M. Toubon s’inquiète particulièrement des méthodes policières, avec des évacuations « pour empêcher tout nouveau point de fixation » et des contrôles d’identité « pour contrôler le droit au séjour ». « Pour servir ces opérations, différentes pratiques ont pu être observées, telles que l’usage de gaz lacrymogène », assure-t-il.
Faisant état d’« une détérioration sans précédent de la santé des exilés », avec un « développement inquiétant des troubles psychiques ».