Une énorme tromperie mise au jour. Le magazine allemand de référence Der Spiegel a révélé, mercredi 19 décembre, qu’un de ses journalistes vedettes, Claas Relotius, falsifiait depuis plusieurs années ses articles.
Il a été pourtant récompensé à de nombreuses reprises. Ainsi, début décembre, Claas Relotius, 33 ans, recevait pourtant un nouveau prix du Reporter de l’année pour un sujet, publié en juin, sur de jeunes Syriens qui seraient à l’origine de la guerre civile qui a éclaté en 2011. Il avait également reçu en 2014 le prix CNN du journaliste de l’année.
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BIDONNAGES «À GRANDE ÉCHELLE»
Au total, au moins 14 articles auraient été bidonnés. Parmi eux, un article remarqué sur un Yéménite qui a passé 14 ans sans raison à Guantanamo, au point de devenir fou et de ne pas vouloir quitter la base américaine au moment de sa libération.
Dans un autre de ses articles, il affirmait avoir interviewé les parents de Colin Kaepernick, joueur de football américain qui posait le genou à terre pendant l’hymne américain pour protester contre les inégalités raciales. Il ne s’est en fait jamais entretenu avec eux.
Un autre de ses papiers remarqués avait été publié en 2017 après l’élection de Donald Trump: M. Relotius s’était rendu dans une petite ville américaine du Minnesota, Fergus Falls, pour y décrire le climat politique et social. Il avait inventé une pancarte hostile aux Mexicains à l’entrée de la ville et raconté à tort que les écoliers dessinaient spontanément le nouveau président.
Début 2018, il avait écrit sur cinq pages le portrait, qui s’est avéré totalement imaginaire, d’une Américaine partisane de la peine de mort qui, selon lui, assistait aux exécutions des condamnés. La loi américaine prévoit la présence de citoyens lors de ces exécutions.
Dans son long article sur cette affaire, la rédaction du Spiegel se dit sous le «choc» de ces falsifications «à grande échelle».
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