Le reboot de la série des années 90 faisait entrer les sorcières dans un féminisme inclusif très contemporain. Qu’en reste-t-il après quelques épisodes ?
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Il y avait donc de saines intentions dans le choix de prendre Charmed, à une époque où le féminisme s’infuse de plus en plus à Hollywood et dans la pop culture. Les sorcières, le « pouvoir des trois » comme symbole d’un empowerment au féminin, ça a du sens. Et choisir trois actrices latina, c’est aussi un geste politique. Le pilote est même amusant dans sa façon de coller ses idées, en mode « activisme féministe pour les nuls », un côté un peu naïf et premier degré qui le rendait attachant à défaut d’être subtil. Après presque dix épisodes, c’est déjà moins amusant et parfois problématique.
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Elle entretient même des stéréotypes très contestables. Dans Kappa Spirit (1×06), la présidente d’une sororité est hantée par un fantôme vengeur qui cherche à la pousser au suicide. Dans Bug A Boo (1×08), une application de rencontre est la couverture à une sorte de démon-insecte, qui implante ses oeufs dans le corps de ses victimes.
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Charmed est agaçant. Son féminisme militant est important à la télévision, spécialement sur une chaîne grand public regardée par une audience jeune (CW aux Etats-Unis). Si l’enthousiasme affichée par les premiers épisodes se justifiaient, aujourd’hui, il s’effiloche un peu. Car finalement, changer l’origine des personnages, leur sexualité et souligner « l’air du temps » à coup de punchlines féministes, ne suffisent pas à rendre la série pertinente, ouverte au monde et favorisant l’identification de minorités, si derrière, elle perpétue des schémas archétypaux et se défile quand il s’agit d’aborder les problèmes de front.
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