L’ancien ministre de la Défense et de la Culture, François Léotard, analyse la crise des Gilets jaunes et la dégradation de l’image présidentielle.
Il était le Macron des années 1980. Jeune, ambitieux, prometteur. Il souhaitait rénover la droite. Puis la France. […] Quel regard portez-vous sur le mouvement des Gilets jaunes ?
Je ne partage pas la façon dont se fait la révolte. Il existe d’autres manières d’agir. La haine qui est en train de surgir – contre le président de la République, mais aussi contre toute autre forme d’autorité – est dangereuse. […]
Mais il y a aujourd’hui une vraie crise d’autorité. Et cette crise se paiera très cher. Prenez les lycéens : Parcoursup a été voté par l’Assemblée et pourtant les lycéens se révoltent. Mais ce ne sont pas des victimes ! Il faut comprendre un minimum les règles de la démocratie. Bloquer une route, ce n’est pas un délit, c’est un crime. C’est la cour d’assises. Bien sûr, et heureusement, on n’applique pas ces peines, mais on sous-estime ce que cela signifie : c’est une atteinte à la liberté de l’autre. Les Gilets jaunes ne sont pas seuls au monde. Et plus on donnera des choses, plus ils en réclameront, plus il y aura de tensions. Le courage politique, c’est de dire stop, on n’a plus les moyens. Qui finance ces mesures ? La dette. Cela va créer de l’inflation. Et qui seront les principales victimes de l’inflation ? Les Gilets jaunes. Il ne faut pas oublier que c’est l’inflation qui a créé Adolf Hitler. […]
Durant votre carrière politique, l’un de vos combats a été la lutte contre le Front national. Quel regard portez-vous sur Fréjus qui a voté pour David Rachline en 2014 et qui semble être en bonne position pour être réélu ?
C’est une tristesse immense. J’espère que des citoyens essaieront de le battre à la prochaine élection. Il y a quelques semaines, je remarquais une passivité qui me préoccupait. Mais cela change. À côté du maire, il y a de vrais fascistes. Il faut que cela change. […]