Lorsque Juwan Royal, étudiant à l’université, a découvert que quelqu’un avait saccagé sa chambre de dortoir, il n’avait aucune idée que c’était Yukai Yang. Parce que les deux étaient amis et colocataires depuis des années, Royal n’a jamais pensé que Yang l’appellerait par le mot en “n”. Même après que Yang eut découvert des graffitis racistes dans la chambre qu’il partageait avec Royal, il n’imaginait pas que Yang aurait essayer de lui faire du mal.
Mais surtout, Royal ne savait pas que Yang l’empoisonnait lentement.
Selon le Morning Call, des mois après que les procureurs de Pennsylvanie eurent accusé Yang d’avoir dégradé les biens de Royal avec des insultes raciales, les autorités ont accusé le jeune homme de 22 ans d’avoir tenté de tuer son colocataire à l’université de Lehigh en utilisant un des poisons les plus toxiques connus.
En avril, Royal, un aîné de Lehigh, a découvert que quelqu’un était entré par effraction dans sa chambre alors qu’il était sorti et a écrit “NIGGER GET OUT OF HERE” sur son bureau. La police a noté que le coupable avait également dégradé la télévision de Royal après que Yang, qui partageait une chambre avec Royal dans une maison qui avait été convertie en logement étudiant, ait signalé le vandalisme.
Lorsque la police a pris la déposition de Yang, elle a remarqué que son écriture ressemblait étrangement à celle des épithètes raciales, rapporte Lehigh Valley Live. Après avoir enquêté un peu plus avant, les autorités ont finalement accusé Yang d’intimidation ethnique, de vandalisme institutionnel et de méfait criminel, tous des délits mineurs. Yang, qui était également étudiant en chimie à Lehigh, a été suspendu de l’établissement et banni du campus.
Royal était heureux que ce soit terminé et a essayé de reprendre ses études, luttant contre une maladie récente. Il ne se sentait pas bien et avait parfois remarqué une sensation de brûlure dans la bouche lorsqu’il essayait de manger et de boire. Yang, le pote de Royal, lui a dit que quelqu’un essayait peut-être de l’empoisonner, notant que son rince-bouche et son lait avaient changé de couleur.
Mais qui ferait une telle chose ? Royal vivait avec Yang depuis des années. Même lorsque Royal s’est évanoui après avoir eu des vertiges ou des vomissements pendant 45 minutes, il n’a pas soupçonné son colocataire, Yang. Heureusement, Royal s’est beaucoup amélioré après avoir obtenu son diplôme et a commencé à recevoir des soins médicaux.
Lorsque Royal a subi ses analyses sanguines après l’un de ses épisodes de maladie soudaine, les médecins l’ont informé que quelqu’un avait essayé de le tuer avec du thallium, décrit par le National Center for Biotechnology Information du National Institute of Health comme “l’une des toxicités les plus complexes et graves connues de l’homme”.
Connu comme une “arme de choix des assassins”, le thallium est incolore, insipide, inodore et très dangereux, selon les chercheurs. Le simple fait d’y toucher peut causer des lésions cérébrales, des problèmes cardiaques, des lésions cutanées, des troubles gastro-intestinaux, le délire et éventuellement la mort. Le sang de Royal s’est avéré positif pour les niveaux toxiques de thallium à 3,6 par litre, selon la WFMZ.
Yang a dit aux enquêteurs qu’il avait acheté le produit chimique radioactif sur Internet et qu’il souhaitait à l’origine utiliser la drogue sur lui-même au cas où il aurait de mauvais résultats à ses examens finaux. Certains soupçonnent Yang d’avoir entendu la rumeur sur Internet selon laquelle les collèges accordent aux étudiants une moyenne de 4,0 points pour le semestre si leur colocataire meurt. Yang aurait admis avoir mélangé la nourriture et les boissons de Royal avec le produit chimique toxique.
Yang est accusé de tentative d’homicide, de voies de fait graves, de voies de fait simples et de mise en danger par imprudence, ont déclaré les autorités. Son visa d’étudiant a été révoqué et sa caution a été fixée à 200 000 $.
Les procureurs disent que Royal, qui souffre toujours des effets de l’empoisonnement présumé, a été “abasourdi” quand il a appris que Yang était le principal suspect.
