Lors de la consultation nationale lancée par le Cese, l’abrogation du mariage pour tous a été la proposition la plus votée, provoquant un tollé. Cependant, les votes ont été gonflés par la mobilisation numérique des réseaux conservateurs. Décryptage.
C’était un des instruments censés répondre à la crise de démocratie que soulève le mouvement des Gilets jaunes. La consultation citoyenne, lancée le 15 décembre dernier par le Conseil économique, social et environnemental (Cese), s’est achevée vendredi 4 janvier non sans créer une polémique. Car c’est la proposition d’abroger la loi Taubira sur le mariage pour tous qui est arrivée en tête.
D’autres propositions conservatrices tels que “bâtir enfin une vraie politique familiale” (4 600 votes) et “référendum d’initiative citoyenne sur le projet de loi Bioéthique” (3 000 votes) ont également eu des résultats notables.
Ces résultats sont-ils significatifs ?
Le Cese proposait de s’exprimer sur six thématiques : “inégalités sociales”, “justice fiscale”, “inégalités territoriales”, “pouvoir d’achat”, “participation des citoyens” et “transition écologique”. Selon les chiffres affichés sur le site, 31 040 participants ont déposé 9 059 propositions et 260 854 votes ont été effectués.
Un peu plus de trente et un mille participants, c’est peu. La consultation a sans doute pâti d’une faible médiatisation lors de son lancement. La dépêche écrite par l’Agence France-Presse le 14 décembre à cette occasion a d’ailleurs été peu reprise dans les médias. L’initiative du Cese a également souffert d’une période de lancement défavorable : les fêtes de fin d’année. (…)
Pourquoi l’émergence de ces propositions ?
En réalité, les contributions les plus votées ont souvent été déposées par des réseaux militants très marqués à droite. Celle pour l’abrogation de la loi Taubira a ainsi été déposée par le collectif “On lâche rien” mobilisé depuis 2012 sur ce sujet. La proposition déposée contre “la PMA pour toutes” prévue pour la loi sur la bioéthique de 2019 a, quant à elle, été soumise par le réseau conservateur “L’Avenir pour tous”, une autre émanation de “La Manif pour tous”.
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