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Gérard Biard : « Tout ce qui a permis de construire les sociétés modernes, ces valeurs sont aujourd’hui attaquées : pas uniquement la laïcité, mais aussi l’universalisme, l’esprit scientifique, tout ce qui permet l’émancipation individuelle et collective (…). Toutes ces valeurs, toutes ces idées (…) ne sont pas uniquement attaquées pas ses ennemis traditionnels que l’on classe plutôt à droite, mais aussi par des intellectuels, politiques et militants qui se classent eux-mêmes à gauche (…) »

Nikos Aliagas : « Dans votre édito, vous fustigez des intellectuels, les militants, les politiciens, vous citez Eric Zemmour, Régis Debré, Michel Houellebecq, je vous cite : nous devrions avoir la liberté et l’émancipation comme unique ligne d’horizon. Leurs jérémiades poussiéreuses et toxiques nous entraînent vers la dépression. Est-ce que l’obscurantisme dont vous parlez c’est de la faute de ces intellos, et pas un fait d’époque ? »

Gérard Biard : « Un fait d’époque ne vient jamais de nulle part, il est alimenté par des actions politiques, par des réflexions intellectuelles. Les intellectuels et les militants qui sont actifs dans la société contribuent à cet esprit qui aujourd’hui nous enferme dans une dépression intellectuelle. On a presque envie de se pendre en permanence (…) »

Nikos Aliagas : « En dehors du constat, vous le ressentez dans la rue, et pas uniquement sur les réseaux sociaux ? »

Gérard Biard : « Je vais prendre un exemple très concret : la polémique d’il y a quelques jours à propos de ce qu’a déclaré Zineb El Rhazoui (qui a dit) que l’islam doit se soumettre à l’humour, à la critique, aux Lois de la République. Pour avoir dit ça, elle est menacée de mort, elle est menacée de viol. C’est la traditionnelle salve automatique sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui le simple fait de dire qu’une religion quelle qu’elle soit, qu’une idée doit se soumettre aux Lois de la République, cela devient blasphématoire ».

 
Europe 1

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