Bachir, qui a déjà cumulé beaucoup d’années de prison, a su convaincre le Tribunal. Il a été condamné, mais sans mandat de dépôt.
[…]Déplacé de Chalon au Creusot pour être suivi et encadré sur un parcours d’insertion à une vie « normale » comme il dit, il fut contrôlé rue Leclerc le 7 janvier en soirée, et comme d’habitude, c’est parti en sucette.
Il est 22h15, il sort, habillé en noir, cagoule comprise. La cagoule lui dissimulait le visage, dit la police, absolument pas, dit le prévenu, « j’étais malade, elle me tenait chaud ».
Le contrôle serait motivé par le fait que Bachir n’était pas loin d’un magasin cambriolé cet été. Rattrapé par son éternel retour et par ses hantises il pète un plomb, et balance, très agité, qu’il sait qu’il est fiché S, qu’il « enc… la DRSI (sic) », qu’il va faire un truc de fou, qu’il va « enlever 150 vies avant de crever », car il a fait « 22 ans de prison » et veut mourir. Il ajoute, pour faire bon poids, que le policier tué devant Charlie Hebdo « ne faisait pas le malin », et conclut par des « Allah akbar »
Fiché S, « individu dangereux et violent »
[…]La présidente lui explique que les policiers ont voulu faire des vérifications avant de l’interpeller, qu’au commissariat ils ont trouvé sa fiche « individu dangereux et violent »
[…]Bachir B. ne s’y attendait pas, il ne pouvait pas s’y attendre : la mâchoire ne se referme pas sur lui. Le tribunal le condamne à 12 mois de prison dont 6 mois assortis d’un sursis mis à l’épreuve. Les six mois ferme sont aménageables : le tribunal ne décerne pas de mandat de dépôt. Bachir acquiesce, acquiesce, grommelle « merci ». Le tribunal a pris en considération vos efforts manifestes
[…]La précédente comparution de Bachir datait du 26 Mars 2018, extrait:
Vendredi dernier en fin de matinée, une attaque terroriste dans l’Aude. Vendredi soir, avenue Boucicaut à Chalon-sur-Saône, Bachir B. s’en prend à un passant qu’il croit policier, et, soul comme une barrique depuis 48 heures, le menace de le « planter » (il porte un cran d’arrêt ouvert), de le « gazéifier » (il a une grosse bombe lacrymo), et, rapporte la victime aux policiers, « d’aller au bled prendre une kalach, enc… de français ». La victime n’est pas policier, c’est un militaire de carrière (alors en civil). La BAC intervient, un opérateur suit la scène via une caméra de vidéo-surveillance de la ville.
Il a 38 ans et en a passé 19 en prison
Chaque attentat draine son lot de délires consécutifs. La violence des attentats travaille les esprits, et chez certains, ça délire plein pot, tous milieux confondus du reste (mais toutes choses inégales quant aux effets). C’est d’ailleurs une lecture possible du dossier présenté en comparution immédiate ce lundi 26 mars, à ceci près que Bachir B. est réputé dangereux. Il a 38 ans et en a passé 19 en prison. Vendredi soir, Bachir B. portait le cran d’arrêt, la méga lacrymo, 1.3 gramme de cannabis, une petite bouteille d’eau remplie de vodka. Près de 6 heures après son arrestation, il avait une alcoolémie d’1.7 g. Lorsqu’on l’a démenotté au commissariat, il a flanqué un coup de poing dans le mur. Il conteste les menaces de mort, il aurait juste dit à monsieur X, « arrêtez de me suivre et de me casser les couilles, faites passer à la juge ». 48 heures qu’il picolait et une nuit blanche en sus, il était dans un état propice au pétage de plomb.
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