Après Un président ne devrait pas dire ça, Gérard Davet et son complice Fabrice Lhomme signent un nouveau best-seller : une enquête sur l’islamisation de la Seine-Saint-Denis. S’attirant autant de louanges que de procès en “islamophobie”. Entretien avec l’une des grandes signatures du Monde et du journalisme d’enquête en France.
[…]“Quand un quartier devient complètement halal, c’est le signe d’une islamisation”
Mais arrivez-vous à vous faire entendre de ceux qui dénoncent les “amalgames” ? Ceux qui disent qu’on ne doit pas écrire sur l’islam, nous n’arriverons jamais à les convaincre. Ce que je peux dire, c’est que tout ce qu’on écrit est vrai. Il n’y a pas un seul fait qui a été démenti. Quand un quartier devient complètement halal, c’est le signe d’une islamisation. Moi, j’ai passé trente ans de ma vie en banlieue et il n’y avait pas de halal. Cela veut dire quelque chose. Ce n’est pas pour autant que c’est un souci. Il y a une zone grise et on la raconte. On vous a reproché de sur-interpréter des faits pas forcément significatifs… Je ne vois pas en quoi on sur-interprète. Il suffit d’aller là-bas, de se promener et de voir ce qu’il se passe. Quand on nous dit qu’à Sevran il y a des cafés tenus par des islamistes, on va voir, et on trouve des cafés où les clients ne sont pas tous musulmans… Il n’y a que des hommes, oui, mais parce que c’est une sorte de tradition culturelle, pas religieuse. Donc, on l’écrit et on démystifie la chose. En revanche, il y a des quartiers où il n’y a plus une boulangerie où l’on peut trouver un sandwich jambon-beurre, où il n’y a plus une librairie qui ne soit pas islamisante. C’est une vérité. Chacun veut voir ce qu’il souhaite voir. Nous, on voit basiquement ce qu’il se passe. Le livre est parti sur une confidence de François Hollande vous disant qu’il y avait “un problème avec l’islam en France”. En revanche, Gérard Collomb a refusé de vous répondre… C’est exceptionnel, ça, non ? Collomb, cela a été la cerise sur le gâteau, pour nous. J’ai laissé trois messages, nous n’avons jamais eu le début d’un retour… Ce qui est quand même dingue. Pendant un an et demi, toute son expression était hyper mesurée. Il s’en va et il dit qu’il y a deux communautés “face à face”. Cela illustre par l’absurde ce que l’on dit dans ce livre. Il se passe quelque chose et la société française est impactée dans certains secteurs. Évidemment pas de la même façon en Corrèze et en Seine-Saint-Denis. Collomb l’a constaté et l’a dit seulement quand il est parti. Je trouve ça irresponsable politiquement. Lâche et irresponsable. Collomb avait les rapports des préfets. Il a vu ce qu’il se passe, les listes communautaires qui vont se monter un peu partout aux municipales… Cela se prépare, les préfets le savent. Collomb l’a juste dit trop tard et de manière trop violente. Au-delà du constat sur l’islamisation de la Seine-Saint-Denis, les débats autour du livre ont montré différentes visions du journalisme…
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