Pour Nelly Garnier, le recours au «Grand débat national» par Emmanuel Macron relève d’un simulacre de démocratie et d’horizontalité. Elle pense que cette façon de montrer qu’on écoute les citoyens sans réellement prendre en compte leur avis caractérise nos gouvernants.
(…) Dans nos systèmes démocratiques, saturés de sondages et où les électeurs sont appelés aux urnes presque chaque année, la question n’est pas de savoir ce que pensent les citoyens mais de savoir si les dirigeants sont prêts à agir dans le sens de ce que pensent les citoyens.
(…) La réalité est qu’on ne répondra pas à la crise des démocraties représentatives par plus de débat et de démocratie directe ou participative. On y répondra par une autre forme d’exercice du pouvoir. On y répondra le jour où nos dirigeants arrêteront d’avoir peur de ce que peut penser le peuple et oseront enfin se pencher sur le désarroi profond dans lequel nous ont placés une société ouverte et un capitalisme mondialisé.
Or la manière dont les membres du gouvernement s’évertuent à évacuer tous les sujets sensibles, dont l’immigration, du grand débat national montre bien que le pouvoir actuel n’y est pas prêt. Comme dans les simulacres de démocratie participative au niveau local, les responsables politiques acceptent d’écouter les citoyens mais uniquement pour savoir s’il vaut mieux des pieds d’arbres végétalisés ou des abribus connectés. Sur les questions importantes, faire confiance au peuple paraît toujours trop périlleux.