Le quotidien catholique La Croix s’interroge : Comment concilier la réalité d’un monde ouvert et le besoin de faire société avec des valeurs et une culture commune ?
En annonçant le débat national, Emmanuel Macron avait créé la surprise en ajoutant la question de l’immigration et de l’identité aux quatre thèmes déjà attendus. […]
Qu’est-ce que l’identité française dans un pays où, selon Cris Beauchemin, chercheur à l’Ined, sur trois générations, deux personnes sur cinq sont issues de l’immigration ? Que devient cette identité dès lors que depuis plusieurs décennies, les immigrés viennent désormais majoritairement de pays de culture musulmane ? Comment vivre ensemble dans cette société de plus en plus multiculturelle ? Enfin, faut-il accueillir de nouveaux arrivants alors qu’on ne parvient manifestement pas à donner toute leur place aux enfants d’immigrés nés en France ?
Deux périls contraires guettent ce débat. Le premier serait de déclencher un déluge de paroles racistes. Chacun a en tête le précédent du grand débat sur l’identité nationale organisé par Nicolas Sarkozy entre novembre 2009 et janvier 2010, qui n’avait guère abouti à autre chose qu’à des outrances. L’autre risque serait au contraire d’escamoter le débat après l’avoir lancé. Comme le rappelle le récent sondage Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès, 64 % des Français estiment qu’il n’est pas souhaitable d’accueillir davantage d’étrangers. Faut-il pour autant traduire ce constat en actes ? Et, le cas échéant, comment ? Pour l’instant, ni les méthodes d’Emmanuel Macron, ni celles de François Hollande, ni celles de Nicolas Sarkozy n’ont donné de résultats significatifs. […]
Merci à Charly