Homme fort du gouvernement, le ministre de l’Intérieur surfe sur le discrédit qui frappe les partis traditionnels et le besoin de protection exprimé par la population.
« Là il y a l’Autel de la Patrie – est-ce que je peux le montrer sans qu’on m’accuse de nostalgies mussoliniennes ? » Nous sommes en octobre 2018 et Matteo Salvini, le leader du parti d’extrême droite de la Ligue s’exprime en direct sur Facebook depuis le toit du bâtiment qui abrite son bureau. Le ministre est au premier plan, la caméra le suit lorsque, du haut de la colline du Viminal, il montre du doigt les monuments de Rome.
« Et là encore, il y a l’EUR. Pas loin de Rome, il y a aussi Latina… Il y a la bonification de terres qui étaient jadis des marais et maintenant ce sont des villes. Mais je ne sais pas si j’ai le droit de le dire, car c’est Mussolini qui les a créées, donc je dois nier ou faire semblant que cela n’existe pas. » Ces passages sont extraits d’une vidéo où Salvini présente un bilan des activités de son ministère, tout en déployant beaucoup des tropismes de sa communication. Sa première cible est les migrants, qu’il évoque à plusieurs reprises, annonçant une coupe du budget consacré à l’assistance aux réfugiés ainsi que de nombreuses mesures spécifiques.