Ce ralentissement de la croissance montre que l’heure des réformes a sonné. L’Allemagne doit réfléchir à une prospérité plus inclusive, tant sur le plan intérieur qu’au niveau européen. Cela passe principalement par une accélération des investissements publics, une réorientation de l’excès d’épargne qui doit être prioritairement investi en zone euro. Il est temps désormais que Berlin repense sa relation avec le reste de l’économie mondiale, dans l’intérêt tant de ses partenaires européens que de l’Allemagne elle-même.
[…] Malgré un marché du travail dynamique et des excédents budgétaire et commercial record, la première économie européenne a nettement ralenti en fin d’année en affichant une croissance de 1,5 % en 2018 contre 2,2 % l’année précédente, passant très près d’une récession sur la dernière partie de l’année.
[…] L’économie allemande est confrontée à ses propres limites. Après une séquence faste, l’outil de production a désormais du mal à suivre, faute de main-d’œuvre disponible. Même s’il n’y a jamais eu, depuis la réunification, autant d’Allemands sur le marché du travail, les bras commencent à manquer. Or, selon les calculs du Fonds monétaire international (FMI), le nombre d’actifs, même en comptant l’apport migratoire, va commencer à baisser à partir de 2020. L’Allemagne évitera difficilement un débat sur l’allongement des carrières et sur la façon d’encourager le travail des femmes, dont la moitié sont encore à temps partiel. Enfin, le pays commence également à souffrir du manque d’investissements dans ses infrastructures. […]