Il s’agit d’une première en France dans une affaire de terrorisme islamiste. L’avocat Bruno Vinay a été interpellé et placé en garde à vue ce mardi matin dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour des soupçons de financement de terrorisme.
Depuis plusieurs mois, cet avocat parisien intervient dans de nombreux dossiers de terrorisme islamiste ou de départs pour le jihad. Parmi les clients de Bruno Vinay figure Emilie König, une jihadiste française arrêtée il y a un an en Syrie par les forces kurdes et accusée d’avoir recruté près de 200 personnes pour Daesh. Il intervient également dans des affaires d’assignation à résidence, il s’est associé à Amnesty International qui demande l’abrogation de cette mesure.
Bruno Vinay est notamment l’avocat de Kamel Daoudi. Le plus ancien assigné à résidence de France, condamné pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste”, était jugé en décembre dernier pour des retards de pointage.
Ce pénaliste qui représente de nombreux djihadistes, est entendu en garde à vue depuis ce mardi matin par la DGSI. Il est soupçonné d’avoir financé une tentative d’exfiltration d’un Français se trouvant en zone irako-syrienne.
Ses nombreux contacts avec des djihadistes l’ont-ils poussé à franchir la ligne rouge ? Selon des sources concordantes, un avocat du barreau de Paris, spécialisé dans les dossiers de terrorisme sensibles, a été interpellé ce mardi matin par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) puis placé en garde à vue pour « financement du terrorisme ».
Il est soupçonné d’avoir versé des fonds à un intermédiaire dans le but d’exfiltrer d’Irak Maximilien Thibaut, un djihadiste originaire de Seine-et-Marne.
Parti rejoindre les rangs de l’organisation État islamique en 2015, ce Français de 33 ans, depuis porté disparu, n’est autre que l’époux de Mélina Boughedir. Celle-ci avait été capturée à l’été 2017 par les forces irakiennes, puis condamnée à Badgad à 20 ans de prison lors d’un procès expéditif un an plus tard.
Les enquêteurs de la DGSI, co-saisis avec l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), veulent interroger le pénaliste interpellé sur un ancien virement suspect de 20 000 euros vers la zone irako-syrienne
L’avocat placé en garde à vue est connu pour défendre de nombreux mis en examen dans des dossiers de départs au djihad et d’attentats. Plusieurs djihadistes français détenus en Syrie ou en Irak ont également fait appel à ses services.