(Paris) L’homme que la gauche française aime détester profite de la sortie de son nouveau livre pour marteler ses obsessions sur l’immigration… et faire la leçon aux Québécois.
(…) Il faut croire que le chroniqueur sait quoi dire pour créer le buzz. À commencer par ses propos sur l’immigration – sujet hautement délicat, s’il en est – qui flirtent parfois avec le nationalisme identitaire et la droite extrême.
Adepte de la thèse du «grand remplacement», selon laquelle la population française sera bientôt dépassée, puis avalée par l’immigration arabe, il affirme sans sourciller que le pays du camembert est en train d’être «colonisé», faute d’avoir su protéger son territoire et son identité. Et refuse d’y voir une souhaitable évolution de notre monde en mouvement.
«Quand vous avez un cancer en phase terminale, vous avez aussi une évolution de votre cancer», lance-t-il avec une troublante légèreté.
(…) En France, le chroniqueur jouit de quelques soutiens importants, dont l’écrivain Michel Houellebecq, qui a fait l’éloge de ses «essais historiques de grande ampleur et bien documentés». Mais pour ses détracteurs, Eric Zemmour n’est qu’un provocateur, qui a fait du racisme et de la xénophobie son fonds de commerce.
(…) «On a atteint un point de non-retour, dit-il, fataliste. Je n’ai pas de solution, c’est l’Histoire qui décidera. Mais ça va mal se passer. Soit il y aura une islamisation totale de la France, soit il y aura partition du territoire, comme c’est arrivé au Kosovo, soit il y aura affrontement entre les deux peuples: une guerre civile.»
Et qu’importe si la guerre civile est actuellement menée par les gilets jaunes, mouvement essentiellement blanc, catholique, et pas trop musulman merci. L’apocalypse selon Zemmour est ailleurs. Et ce n’est qu’une question de temps. Pas seulement en France, mais aussi au Québec, où l’immigration maghrébine est, selon lui, devenue une menace à notre société encore relativement homogène.