Le stratagème d’un étudiant indien n’a pas résisté à l’enquête. En novembre 2017, alors qu’il s’en prenait violemment à une prostituée dans un appartement de Montreux (VD), les voisins avaient alerté la police. Le jeune homme de 23 ans, sous l’emprise de la coke, s’était alors mutilé en se plantant un couteau de cuisine dans l’anus, pour faire croire que c’était lui qui avait été agressé par la Marocaine.
Procédure simplifiée
Un prévenu qui reconnaît les accusations portées contre lui peut négocier sa peine avec le procureur. Peu utilisée depuis son introduction en 2011, la procédure simplifiée ne s’applique que si la peine encourue ne dépasse pas 5 ans, et avec l’accord des plaignants. La convention entre la défense et l’accusation doit ensuite être approuvée par un tribunal. Le condamné ne peut faire appel de la sentence acceptée mais bénéficie d’une procédure écourtée et de frais moins élevés, surtout dans les procès financiers.
Détenu depuis les faits, le prévenu a été condamné en procédure simplifiée par le Tribunal correctionnel de Vevey, qui a retenu le viol. Car si la soirée avait débuté par une relation tarifée consentie, l’étudiant a dérapé lorsqu’il a été prié de quitter le logement. Il a attaqué sa victime par-derrière, la poussant sur le lit en l’insultant et en la giflant. Il lui a ensuite attaché les mains dans le dos avec un câble et a essayé plusieurs fois d’abuser d’elle, avant d’utiliser sa main, puis un objet, pour la pénétrer. La prostituée a encore été forcée à une fellation et a de nouveau été frappée.
Peine et retrait de plainte négociés
L’étudiant a accepté sa condamnation préalablement négociée avec le procureur (lire encadré), soit 3 ans de prison, dont 18 mois ferme, et fera l’objet d’une expulsion de 10 ans au terme de sa peine. Il devra aussi rembourser 41’000 francs de frais et payer une amende de 300 francs.
La victime n’a pas assisté à l’audience. Elle a retiré sa plainte après avoir reçu une indemnité de plusieurs milliers de francs.
(Merci à livercingetorix)