Oreilles sensibles, s’abstenir. Ce lundi, la salle d’audience s’est transformée en salle de théâtre, que deux prévenus présentés en comparution immédiate ont tour à tour inondé de mots grossiers et de menaces. Un triste spectacle.
Le premier était un homme de 44 ans, 22 condamnations à son actif, poursuivi pour outrages et menaces de mort. Son entrée en scène a levé tout doute : « Bâtard, pédé, tu vas voir ce que je vais te faire à ma sortie ! », s’égosille-t-il en fixant un éducateur du Centre communal d’action sociale (CCAS), au visage livide, cible de sa furie irrationnelle
Le second prévenu, 45 ans, connaît bien la maison d’arrêt : il y a passé 17 ans de sa vie, suite à de multiples condamnations. L’homme livre un « show » d’une intensité encore supérieure, une logorrhée ininterrompue, parfois incompréhensible. Une vraie mitraillette à insultes. Il fait mine de frapper son avocat commis d’office, qu’il semble haïr. « Fils de pute ! », s’étrangle-t-il sans cesse à son égard, avant de soudainement cracher en sa direction.
Il pointe du doigt toutes les personnes présentes dans la salle, une à une. Une situation surréaliste, un brin intimidante pour les néophytes. « Arrête ton cinéma », lui intime l’un de ses gardiens. En vain. « Je suis Gilet jaune, moi ! Macron démission ! », clame-t-il. « Al-Qaïda, Allahou akbar ! », hurle-t-il encore quand on finit par le sortir tant bien que mal de la salle.
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