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Inspiré du récit autobiographique de Philippe Pozzo di Borgo, cette histoire d’une amitié résiliente entre un tétraplégique richissime incarné par François Cluzet et son aide à domicile tout droit sorti des cités, Abdel Yasmin Sellou incarné par Omar Sy, suscitait jusqu’ici l’adhésion. Le remake qui vient de sortir 7 ans plus tard aux Etats-Unis « The Upside » s’attire, lui, une foudre de critiques.

D’une part on reproche au film d’avoir choisi un acteur valide – Bryan Cranston héros de la série “Breaking Bad” – plutôt qu’un acteur handicapé, et d’autre part il s’y répandrait une série de clichés racistes. « Suggérer, même dans une comédie grand public, que les divisions raciales peuvent être effacées par Pavarotti et un joint relève de l’âge de pierre » a-t-on pu lire dans Time Out.
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La militante afro féministe et présidente de l’association la Cité des chances y voit la perpétuation d’une image de noir jovial chargé de redonner le sourire au blanc et, je la cite : « cette représentation a un impact sur comment on nous perçoit dans la société et parallèlement, sur le rôle qu’on pense même devoir être obligé d’occuper pour être acceptable ». Quant aux clichés sur les personnes handicapées ils seraient également de mise, selon la Youtoubeuse Margot, qui s’emploi à casser les préjugés dans ses vidéos. Non, le handicap ne résulte pas toujours d’un accident traumatique. Et pourquoi l’enjeu serait-il de retrouver goût à la vie – sous-entendu parce qu’on ne peut plus rien faire ?

La crispation américaine peut certes provoquer une réflexion anachronique en France, et ouvrir une discussion, mais évitons d’importer un réflexe urticant qui consiste juger ou re-juger toutes les œuvres par le prisme militant. Le tout assorti de procès en illégitimité. En outre faut-il rappeler qu’aux Etats-Unis la polémique s’ancre dans une Histoire et un contexte bien particulier de violence suprémaciste blanche…
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France Culture

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